Peur de l’abandon chez un bébé : comment l’apaiser ?
Votre bébé se met à pleurer dès que vous quittez la pièce ? Il refuse de s’endormir seul alors qu’il y arrivait très bien avant ? C’est probablement l’angoisse de séparation qui pointe le bout de son nez ! Rassurez-vous : la peur de l’abandon chez un bébé est tout à fait normale, et passagère. Dans cet article, vous trouverez comment l’aider à traverser cette étape en douceur puisque c’est une véritable éponge émotionnelle : plus vous êtes serein, plus il le sera aussi !

Qu'est-ce que la peur de l'abandon chez un bébé ?
À quel âge apparaît la peur de l'abandon ?
La peur de l’abandon chez un bébé est une phase clé de son développement émotionnel. Elle survient généralement entre 8 et 10 mois, mais peut parfois débuter plus tôt. Au moment du coucher, à la crèche, lorsque vous passez d’une pièce à l’autre : concrètement, votre bébé se met à pleurer ou s’agite dès que vous quittez son champ de vision.
Pourquoi cette réaction ? Durant ses premiers mois, le nourrisson vit dans une relation fusionnelle avec son parent principal (souvent sa maman, même si la peur peut se manifester avec les deux parents).
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Il ne fait pas encore la différence entre lui et l’adulte qui s’occupe de lui, formant une unité rassurante. Aux alentours de 8-10 mois, il prend conscience qu’il est un être distinct et que ses parents peuvent s’éloigner… mais il n’a aucune notion du temps ! Pour lui, si vous disparaissez de son champ de vision, vous cessez d’exister. Il ne sait pas encore que vous allez revenir, d’où l’angoisse et les pleurs dès qu’il vous perd de vue.
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Combien de temps dure l’angoisse de la séparation ?
La peur de l’abandon chez un bébé est une étape quasi inévitable, même si son intensité et sa durée varient d’un enfant à l’autre : chez certains, elle dure quelques semaines, tandis que chez d’autres, elle s’étend sur plusieurs mois. Elle peut ensuite persister jusqu’à 18 mois, avant de s’atténuer progressivement.
Mais une chose est sûre : elle est temporaire ! Avec du réconfort et des repères sécurisants, votre enfant apprendra peu à peu que les séparations ne sont pas définitives… et que vous revenez toujours.
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Pourquoi la peur de l'abandon est-elle une étape essentielle du développement ?
Aussi éprouvante soit-elle, cette phase est une étape clé de son développement. La peur de l’abandon chez un bébé signifie que son cerveau évolue, et qu’il comprend qu’il a une existence propre. C’est un passage obligé vers un sentiment de sécurité durable : votre enfant va apprendre à gérer les séparations et à développer un sentiment de sécurité intérieure. En répondant avec bienveillance à ses angoisses (sans pour autant être disponible à la seconde), vous l’aidez à comprendre qu’il peut compter sur vous, même quand vous n’êtes pas dans son champ de vision.
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Les signes de l'angoisse de séparation chez le nourrisson
L’angoisse de séparation chez un bébé peut s’exprimer de plusieurs manières :
● Des pleurs et protestations dès que vous disparaissez : même pour quelques secondes, votre bébé manifeste son inquiétude en pleurant ou en tendant les bras vers vous.
● Une méfiance accrue envers les inconnus : alors qu’il était peut-être sociable avant, il peut désormais se cramponner à vous et refuser d’aller dans les bras de personnes moins familières.
● Des nuits plus compliquées : votre nourrisson, qui dormait paisiblement, se réveille plus souvent ou refuse de s’endormir sans votre présence.
● De l’agitation et des besoins de réassurance : des moments de grognements, des pleurs, un besoin constant d’être porté… Il cherche tout simplement à se rassurer en restant proche de vous.
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Les réveils nocturnes liés à l'angoisse de la séparation
La peur de l’abandon chez un bébé ne disparaît pas une fois la nuit tombée, bien au contraire ! Lorsqu’il se réveille et ne vous voit pas, son cerveau lui envoie un signal d’alerte : où est maman/papa ? Va-t-il/elle revenir ? Son réflexe : pleurer pour vous faire venir et se rassurer.
Cette angoisse de séparation peut donc perturber le sommeil de votre bébé, mais avec des repères sécurisants et beaucoup de patience, vous pouvez l’aider à retrouver des nuits plus paisibles :
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Cette angoisse de séparation peut donc perturber le sommeil de votre bébé, mais avec des repères sécurisants et beaucoup de patience, vous pouvez l’aider à retrouver des nuits plus paisibles :
● Renforcer la routine du coucher : un rituel du soir prévisible et apaisant l’aidera à se sentir en sécurité (bain tiède, histoire, berceuse, câlin…). L’important, c’est que ces étapes soient répétées dans le même ordre chaque soir.
● Introduire un objet transitionnel : doudou, lange imprégné de votre odeur, veilleuse douce… Un repère rassurant peut l’aider à mieux gérer les moments où il ne vous voit pas. Ce sont également des alliés pour faire dormir un bébé dans son lit.
● Rassurer sans intervenir systématiquement : si votre tout-petit pleure en pleine nuit, attendez quelques instants avant d’intervenir. S’il continue, allez le voir, posez-lui la main sur lui, murmurez-lui quelques mots réconfortants… sans forcément le prendre dans les bras immédiatement. L’idée est de lui montrer que vous êtes là sans recréer une dépendance trop forte à votre présence.
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Bon à savoir :
Les séparations en journée sont aussi un bon entraînement pour la peur de l’abandon chez un bébé : par exemple lui parler quand vous quittez la pièce, l’habituer à être gardé par d’autres personnes en douceur… Toutes ces petites étapes lui permettront d’intégrer progressivement que, même si vous disparaissez, vous revenez toujours.
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Peur de l’abandon chez un bébé : comment le rassurer ?
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Instaurer des routines sécurisantes
Les rituels sont des repères essentiels pour les tout-petits. Ils leur permettent d’anticiper ce qui va se passer et de se sentir en sécurité. Afin d’atténuer la peur de l’abandon chez un bébé, vous pouvez :
● Mettre en place un rituel de départ : un bisou spécial, un au revoir à la fenêtre, un petit geste rassurant qu’il associera à votre retour.
● Lui expliquer où vous allez et quand vous reviendrez avec des repères concrets : « Je reviens après ta sieste » ou « Je serai là après le goûter ».
● Éviter de partir en douce pendant qu’il dort ou quand il ne regarde pas : il pourrait vivre cela comme un abandon et être encore plus inquiet la prochaine fois. Bien connaître le cycle du sommeil de son bébé peut vous aider à planifier votre journée en ce sens.
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Utiliser le jeu pour lui apprendre que vous revenez toujours
Le célèbre jeu du coucou-caché n’est pas qu’un simple passe-temps rigolo : il aide votre tout-petit à comprendre qu’une personne qui disparaît de son champ de vision ne disparaît pas pour toujours. Cachez-vous derrière un coussin, un rideau, ou jouez à vous cacher derrière une porte puis réapparaissez avec un grand sourire. Progressivement, il assimilera cette notion et sera plus serein lors des séparations.
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Valoriser son autonomie tout en restant un repère rassurant
Votre tout-petit a besoin de se sentir en confiance pour explorer le monde autour de lui. Pour atténuer la peur de l’abandon chez un bébé, encouragez-le à jouer seul tout en restant à proximité. Par exemple, installez-le avec ses jouets pendant que vous cuisinez ou lisez : il pourra s’éloigner progressivement de vous, tout en sachant que vous êtes là.
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Séparation des parents : comment accompagner son bébé ?
Une séparation parentale peut être un bouleversement pour votre bébé. Même s’il est encore tout petit, il perçoit les changements dans son environnement et ressent vos émotions. Son besoin fondamental ? Se sentir en sécurité, aimé et entouré.
Pour éviter d’accentuer la peur de l’abandon chez un bébé et l’aider à traverser cette transition en douceur :
● Si possible, optez pour des passages réguliers d’un parent à l’autre plutôt que de longues séparations ;
● Essayez d’harmoniser les routines du quotidien (repas, bain, coucher) entre les deux maisons ;
● Gardez des objets transitionnels (doudou, couverture, jouet) pour qu’il se sente en sécurité, même en changeant d’environnement ;
● Laissez-lui une présence réconfortante, par exemple un vêtement avec votre odeur ou une photo.
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L’entrée en garderie et l’angoisse de la séparation
La peur de l’abandon chez un bébé se manifeste aussi souvent lors de son départ en garderie. Heureusement, il existe aussi quelques astuces pour l’aider à s’adapter sereinement à ce nouvel environnement :
● Familiarisation progressive : avant le grand jour, prévoyez des visites avec lui pour qu’il découvre la garderie en votre présence. Prenez le temps d’explorer les lieux ensemble et de rencontrer les éducateurs afin qu’il ne soit pas plongé dans l’inconnu dès la première journée.
● Des départs progressifs : laissez-le quelques heures seulement lors des premiers jours, puis allongez progressivement la durée de garde. Il pourra s’habituer à votre absence petit à petit et prendre ses repères en douceur.
● Un au revoir clair et sans prolonger le départ : lorsque vient le moment de partir, dites-lui au revoir avec un câlin, rassurez-le et quittez les lieux une fois qu’il est bien installé avec son éducatrice ou un jouet. Plus le départ traîne, plus il aura du mal à comprendre que vous devez partir rapidement les jours suivants.
● Respecter ses émotions au retour : ne soyez pas surpris si votre enfant vous ignore ou éclate en sanglots quand vous venez le chercher. Ces réactions sont normales, il peut être tiraillé entre la joie de vous retrouver et les émotions accumulées dans la journée. Laissez-lui un peu de temps pour revenir vers vous à son rythme !
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Quand consulter un professionnel ?
Chacun évolue à son propre rythme, et il est tout à fait normal que certains enfants soient plus sensibles à la séparation que d’autres. Cependant, si la peur de l’abandon chez un bébé devient omniprésente et l’empêche de profiter pleinement de ses moments d’éveil, il peut être rassurant d’échanger avec un pédiatre ou un professionnel spécialisé dans le développement de l’enfant.
Dans le cadre de la peur de l’abandon chez un bébé, voici quelques signes qui mériteraient une attention particulière :
● Il refuse systématiquement tout contact avec d’autres personnes, y compris des proches familiers ;
● Il fait des crises de panique à chaque séparation, même très brève ;
● Il présente des troubles du sommeil importants ;
● Il refuse catégoriquement d’être posé ou de jouer seul, au point de ne jamais s’apaiser sans votre présence immédiate ;
●Il montre des signes de détresse disproportionnés (pleurs inconsolables, perte d’appétit, crises d’angoisse) dès qu’il ne vous voit plus, et cela au-delà de 18-24 mois.
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