La glycosurie de grossesse toucherait près de 8 % des femmes enceintes. Il s’agit d’une présence de glucose dans les urines, qui fait l'objet d'une attention particulière pendant la grossesse. En effet, durant cette période, certaines femmes peuvent être sujettes au diabète gestationnel, qui peut induire des risques pour la santé du bébé et de la future maman. Dans ce guide, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la glycosurie de la femme enceinte !
Qu’est-ce que la glycosurie de grossesse ?
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La glycosurie désigne la présence inhabituelle de glucose dans l'urine, une situation anormale étant donné que l'urine ne devrait contenir que de faibles quantités de glucose. Cette condition peut indiquer une hyperglycémie, c'est-à-dire un taux élevé de glucose dans le sang.
La détection de la glycosurie de grossesse sert à identifier un potentiel diabète gestationnel chez les femmes enceintes, mais elle est aussi utilisée pour dépister les diabètes de type 1 et 2 ainsi que certaines maladies rénales, comme le syndrome de Fanconi. Le dépistage de la glycosurie de grossesse se réalise chaque mois. Dès le premier mois, il est possible de détecter une glycosurie de grossesse.
La glycosurie peut également servir à surveiller le niveau de protéines dans l'urine. Pendant la grossesse, le fonctionnement rénal peut être affecté, ce qui peut entraîner une protéinurie (ou présence de protéines dans l'urine) chez la femme enceinte.
Cependant, un taux élevé de glucose dans l'urine n'implique pas systématiquement un diabète gestationnel. Cela peut également résulter d'un test effectué dans des conditions non optimales, comme ne pas être à jeun, d’où la nécessité de se faire accompagner par un professionnel de santé.
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Mieux comprendre le diabète gestationnel
Le diabète gestationnel est un type de diabète qui apparaît durant la grossesse, caractérisé par une difficulté à réguler les niveaux de glucose dans le sang. Cette condition se manifeste lorsque le corps ne produit pas suffisamment d'insuline (l'hormone régulant la glycémie), ou quand il y a une résistance à l'insuline.
Et justement, pendant la grossesse, les changements hormonaux peuvent augmenter cette résistance à l'insuline. Le corps doit alors en produire davantage pour maintenir une glycémie normale. Si cette production est insuffisante, cela entraîne une hyperglycémie qui peut affecter tant la mère que l'enfant.
Le diagnostic du diabète gestationnel s'effectue par un dépistage sanguin en deux temps : une mesure de la glycémie à jeun au 1er trimestre grossesse et un test d'hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) au 6e mois (dernier tiers du calendrier de grossesse).
Quels sont les symptômes du diabète de grossesse ?
Les symptômes de grossesse liés au diabète peuvent être subtils et ne sont pas toujours évidents, car ils peuvent se confondre avec des sensations communes à la grossesse. Toutefois, certains signes peuvent vous mettre la puce à l’oreille :
- Soif excessive : un besoin accru de boire des liquides, bien au-delà de ce qui est considéré comme normal pendant la grossesse.
- Mictions fréquentes : un besoin d'uriner plus souvent qu'à l'habitude, qui peut être lié à l'augmentation de la soif et de la consommation de liquides.
- Fatigue : bien que la grossesse puisse naturellement entraîner une sensation de fatigue, le diabète gestationnel peut l'accentuer et s’accompagner de maux de tête de grossesse.
- Vision trouble : des changements soudains dans la vision peuvent survenir.
- Infections fréquentes : si vous observez une susceptibilité accrue aux infections, notamment des voies urinaires, de la peau ou du vagin.
Il est important de souligner que beaucoup de femmes avec du diabète gestationnel ne présentent aucun symptôme évident. C'est pourquoi le dépistage systématique est crucial pour détecter cette condition, même en l'absence de symptômes manifestes.
Quelles sont les femmes les plus à risque d’avoir une glycosurie de grossesse ?
Le diabète gestationnel peut être influencé par plusieurs éléments :
- L'âge de la mère : le risque de développer un diabète gestationnel s'accroît avec l'âge, particulièrement après 35 ans, où la prévalence monte à 14,2 %.
- Un indice de masse corporelle (IMC) élevé : les femmes en surpoids ou obèses présentent un risque plus élevé de diabète gestationnel.
- Des antécédents familiaux de diabète de type 2 : un héritage génétique peut augmenter le risque.
Une histoire personnelle de diabète gestationnel : celles ayant déjà expérimenté cette condition durant une grossesse antérieure ont environ 50 % de chances de le rencontrer à nouveau lors de grossesses ultérieures.
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Qu’est-ce qu’un taux de glycémie normal ?
Pour une femme qui n'est pas enceinte, le niveau de glucose dans l'urine (glycosurie) se situe généralement entre 0,1 mmo/L et 0,9 mmo/L, ce qui est relativement bas. Pour une femme enceinte, ce niveau ne doit pas excéder 15 mg/dl, bien que cette valeur puisse légèrement varier selon les laboratoires.
Lorsqu'on mesure la glycémie chez une femme enceinte, celle-ci doit se présenter à jeun pour une première analyse sanguine. Ensuite, elle consommera une solution contenant du sucre, permettant au laboratoire d'évaluer son taux de glucose dans le sang une heure et deux heures après la consommation de cette solution. Les critères pour un taux de glycémie considéré comme normal sont les suivants :
- inférieur à 0,92 g/L (5,1 mmo/L) à jeun ;
- inférieur à 1,80 g/L (10 mmo/L) une heure après la consommation de la solution sucrée ;
- inférieur à 1,53 g/L (8,5 mmo/L) deux heures après la consommation de la solution.
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Glycosurie enceinte : quels sont les risques ?
Généralement identifié vers la fin du deuxième trimestre ou au cours du troisième trimestre de la grossesse, le diabète gestationnel peut poser plusieurs risques pour le bébé, notamment :
- une macrosomie, le bébé peut naître avec un poids et une taille supérieurs à la normale ;
- un surplus de liquide amniotique, ce qui peut être risqué à la fois pour la mère et le bébé ;
- une hypoglycémie chez le nouveau-né ;
- un risque accru d'obésité ou de diabète de type 2 plus tard dans la vie de l'enfant ;
- des problèmes respiratoires dus à une production excessive d'insuline par le fœtus ;
- des malformations au niveau du système nerveux ou cardiaque dans les situations les plus graves.
Pour la mère, la glycosurie de grossesse peut également entraîner une hypertension pendant la grossesse ou une prééclampsie, des conditions qui peuvent rendre nécessaire la planification d'un accouchement d'urgence. Les risques sont d’ailleurs accentués en cas de grossesse gémellaire.
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Comment dépister la glycosurie chez la femme enceinte ?
Le dépistage de la glycosurie de grossesse implique l'usage d'une bandelette réactive immergée dans l'urine. Cette dernière indiquera une présence faible ou élevée de glucose. Pour obtenir une mesure exacte, il est recommandé de réaliser l'examen en laboratoire. Les résultats sont ensuite discutés avec le gynécologue ou la sage-femme lors d'une consultation prénatale.
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Un résultat positif sur la bandelette nécessite un suivi en laboratoire pour déterminer avec précision le niveau de glucose. Pour augmenter la fiabilité du test, il est préférable de le faire à jeun (surtout le matin) afin de vérifier la présence de glucose sans influence alimentaire. En cas de glycosurie de grossesse positive, des examens supplémentaires seront effectués, notamment une analyse de sang pour évaluer la glycémie et établir un diagnostic définitif.
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Si un premier dépistage indique une glycosurie sans autres signes de diabète, un nouvel examen sera programmé ultérieurement. Même avec un test initial normal, un dépistage d'hyperglycémie peut être conseillé au 6e mois de grossesse, particulièrement pour celles ayant des facteurs de risque (des antécédents de diabète, un surpoids, de l'hypertension, ou étant âgées de plus de 35 ans). Vous pouvez également demander un congé pathologique de grossesse.
Tous nos conseils pour prévenir la glycosurie de grossesse
Bien que divers facteurs puissent entraîner une augmentation du glucose sanguin chez la femme enceinte (indépendamment de la qualité de son régime alimentaire), il est conseillé d'adopter une alimentation saine et équilibrée avec le soutien d'un professionnel de santé. Pour les femmes diagnostiquées avec un diabète gestationnel, il est recommandé de suivre les recommandations suivantes :
- Limiter le grignotage : mangez 3 repas équilibrés par jour, espacés régulièrement, et avec 2 à 3 collations saines pour éviter de grignoter.
- Éviter les aliments transformés : il est aussi conseillé d'éviter les aliments riches en sucres simples et en graisses saturées, comme les sodas, les confiseries et les pâtisseries. Adopter ces habitudes alimentaires permet de mieux comprendre la composition des aliments et d'organiser ses repas en conséquence.
- Pratiquer une activité physique modérée : vous pouvez faire du sport pendant la grossesse, à condition d’ajuster votre activité physique et de demander l’aval d’un professionnel de santé en amont (pour vérifier qu’il n’y a pas de contre-indications médicales).
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Bien que ces recommandations ciblent principalement les femmes avec un diabète gestationnel, elles peuvent également être suivies par toutes celles qui souhaitent prévenir la glycosurie de grossesse et promouvoir un mode de vie sain ! La surveillance régulière de la glycosurie, effectuée mensuellement, est cruciale. Elle permet une intervention rapide en cas de diagnostic de diabète gestationnel, assurant ainsi un suivi adapté pour protéger la santé de la mère et prendre soin de votre bébé.
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