Protéinuries de grossesse : comprendre les causes, le diagnostic et la prise en charge

Souvent méconnue du grand public, la protéinurie est une anomalie qui demande une attention particulière, surtout chez les femmes enceintes. En effet, cette concentration anormale de protéines dans les urines peut entraîner diverses complications. Ainsi, pendant la grossesse, des analyses d'urine mensuelles sont effectuées pour vérifier le taux de protéines et détecter toute pathologie ou complication éventuelle. Quelles sont les origines des protéinuries de grossesse et comment les diagnostiquer ? On vous explique.

Les causes de la protéinurie chez la femme enceinte

Les origines des protéinuries de grossesse sont variées et peuvent signaler diverses conditions. Dans certains cas, elle peut résulter d'une infection urinaire, nécessitant parfois un examen cytobactériologique des urines (ECBU) pour confirmer le diagnostic.

L'albuminurie peut également être associée à des pathologies de grossesse comme la prééclampsie, l'hypertension artérielle ou le diabète gestationnel, posant ainsi des risques potentiels pour la mère et le bébé.

Les protéinuries de grossesse peuvent aussi être révélatrices d'une maladie rénale chronique, une condition qui peut passer inaperçue et n'est pas nécessairement liée à la grossesse (bien qu'elle puisse avoir des implications pendant cette période). Souvent, ces affections rénales sont détectées de manière fortuite lors d'examens de routine pendant la grossesse.

Quel est le seuil normal de protéinurie pendant la grossesse ?

Il est important de noter que le niveau de protéinurie considéré comme normal chez une femme enceinte est plus élevé que chez une personne en bonne santé en dehors de la grossesse. Ce niveau sera déterminé par une prise de sang de grossesse.

Alors que le seuil habituel à surveiller pour une personne non enceinte est généralement fixé à 150 mg par jour, chez une femme enceinte (en raison des modifications physiologiques affectant la filtration des protéines), la concentration de protéines dans les urines ne doit pas dépasser 300 mg par jour. C'est seulement au-delà de ce seuil que des préoccupations peuvent être soulevées et que des investigations supplémentaires peuvent être nécessaires.

Comment traiter les protéinuries de grossesse ?

  • Le traitement des protéinuries de grossesse repose sur la prise en charge de sa cause sous-jacente. Il est crucial de traiter la cause plutôt que la protéinurie elle-même. En cas d'infection urinaire, par exemple, le traitement antibiotique permettra de réduire la présence de protéines dans les urines. Pour la prééclampsie, la seule solution efficace est l'accouchement.
  • L'urgence de cette décision dépendra du stade de la grossesse et de la gravité de la prééclampsie, allant de la surveillance avec des médicaments antihypertenseurs à l'hospitalisation, voire à l'accouchement immédiat par césarienne si nécessaire.
  • Dans les cas les plus critiques, une interruption de la grossesse peut être envisagée pour protéger la santé de la mère et du fœtus. Bien que les protéinuries de grossesse puissent ne pas être nécessairement graves, une attention médicale appropriée est essentielle pour écarter toute complication ou pathologie liée à la grossesse.
  • Il est donc primordial de suivre les recommandations de votre professionnel de santé pour garantir votre bien-être et celui de votre bébé. En cas de déni de grossesse, il est également crucial de réagir rapidement après le résultat du test de grossesse tardif, et de réaliser un bilan prénatal complet pour s’assurer que tout va bien.